Des pressions

J'ai souvent confondu mon âme en serpillières,

Épongeant mes pavés aux trottoirs d'un absurde,

Au monde bienséant, mes dalles roturières,

Couffins d'une bêtise, glacées parmi ces brumes,

Longs temps, je t'attendais, mes mains en poches blanches,

Je dégrafais mes lignes pour bâtir ton passage,

Et mes jambes tenues, comprimaient mon message,

En corsage tranquille, j'imprimais sous tes branches,

L'éclat de mon désir, la poigne de mon ambre,

Les sèves de mes nuits, éclairant phréatiques,

Tes marées sur mon cœur, ferré mélancolique,

Une pression nouvelle, les portées de ta chambre,

Jadis, une lueur, fugueuse et obsédante,

Navigua sur mes eaux, dérivant sous ces jets,

Au jour qu'une rivière, donna pour un baiser,

Entre torpeur et fièvre, mes soifs sont tangentes,

A la lune qui feule, une feuille oubliée,

J'ai souvent attendu, au vin, l'autre pression,

Une main resserrant, la rive de mon nom,

Et l'autre qui s'étreint, au calme d'un lever,

Sans tour et sans frontière, je me dessine encore,

En pressant mes entrailles, esquissées ces amoures,

Quoique ses vents me soufflent, mes flammes troubadours,

Me parent aux dépressions, me prouve dans l'effort.